Nous avons vu dans les articles précédents, « pollution chimique et habitat santé, causes et effets » et « Pollution chimique et habitat santé, produits nocifs », les effets majeurs de la pollution chimique sur la santé et le bien-être, ainsi que les principaux produits nocifs que nous pouvons rencontrer dans les maisons.
Voyons maintenant de plus près ce que certains appareils domestiques peuvent générer comme pollution chimique.
Une source importante de pollution chimique dans les maisons est liée à des appareils domestiques utilisant la combustion pour générer de la chaleur, le chauffage proprement dit, mais aussi eau chaude, cuisine, décoration …, fonctionnant donc avec du bois, charbon, pétrole, gaz, éthanol, huile, …
Mais il peut aussi y en avoir d’autres, souvent liés alors à des appareils électriques.
Habitat santé et pollution chimique, appareils domestiques générant du CO ou CO2
Malheureusement, chaque année ces gaz de combustion font encore de nombreuses victimes.
Ces gaz pouvant être dangereux sont notamment le monoxyde de carbone CO (insidieux car incolore et inodore) et le dioxyde de carbone CO2; mais ce ne sont pas les seuls polluants générés (benzène, toluène, xylène, …).
Pensez-y si vous aimez ou avez de petits appareils de chauffage mobiles au pétrole ou à l’éthanol (méthanol, …).
De plus, les appareils de chauffage d’appoint, comme son nom l’indique sont d’appoint, et donc absolument à éviter pour une autre application.
Une combustion incomplète de l’éthanol par exemple va entre autres générer de l’eau, du CO et des particules noires de carbone.
Pensez également aux bougies, lampes à huile, fondues, …
Le monoxyde de carbone CO
Le monoxyde de carbone ou CO provient souvent d’un appareil domestique mal réglé (chauffage, chauffe-eau par exemple), et/ou fonctionnant dans une atmosphère trop confinée.
Il est donc impératif d’avoir ces installations parfaitement bien réglées, avec une arrivée d’air suffisante pour une combustion efficace et complète, et une évacuation performante des gaz de combustion.
Le CO pénètre facilement dans le sang et prend alors la place de l’oxygène, empêchant ainsi les cellules de fonctionner.
Les principaux signes d’intoxication du CO sont:
- nausées,
- maux de tête (front et région temporale),
- vertiges,
- palpitations et essoufflement,
- si plus grave, troubles sensoriels tels que:
- bourdonnements et éblouissements,
- inconscience,
- arrêt respiratoire, mais pas d’étouffement, pas de couleur bleue, la personne semble endormie, avec un teint/couleur normal.
Attention, le CO est un gaz facilement explosif, plus léger que l’air et donc présent sous plafond.
- => Ne jamais allumer de lumière, ni n’utiliser d’appareil électrique (GSM, moteur de porte de garage, …), même pas une lampe de poche, si ce n’est pas une spéciale anti-étincelle … sous peine d’explosion violente
- => besoin d’air frais, mais sans risque pour soi et les autres
- => ne pas vouloir intervenir soi-même, risque de s’intoxiquer soi-même, besoin de matériel spécialisé et de spécialistes formés pour ce genre d’intervention.
- risque de santé à long terme, => toujours faire un examen médical, même si cela semble ok après ‘oxygénation’.
Le dioxyde de carbone CO2
Autre polluant chimique domestique, le dioxyde de carbone ou CO2 provient entre-autre de la pourriture ou de de la combustion complète de matières organiques (notamment d’appareils domestiques). Il est fréquent dans des caves (dont les vinicoles), silos, fosse à purin, …
Le CO2, lui est plus lourd que l’air et se trouve donc plutôt au sol.
Il chasse l’oxygène (O2) entrainant un étouffement, une mort rapide suivant sa concentration (>20%), la victime présentant une peau de couleur bleue typique.
Le taux de CO2 montant trop dans le sang, déclenche un ordre du cerveau d’arrêter de respirer, car le CO2 est un indice de taux de déchet pour lui.
Si la concentration est de l’ordre de 6-8%, les symptômes sont:
- respiration plus profonde et accélérée,
- transpiration abondante,
- sentiments d’angoisse,
- bourdonnements,
- maux de tête,
- accélération du pouls et des palpitations.
Si la concentration est supérieure à 8%, ==>:
- vertiges,
- impression de faiblesse et d’agitation,
- contractions comparables à des crampes
- perte de conscience,
- arrêt respiratoire et circulatoire, si > 20% (silos d’aliments par exemple) mort en quelques secondes.
==> appeler les secours d’urgence (112), car il y a également un besoin d’équipement spécialisé pour pénétrer dans la zone de danger, …
Si vous avez de tels appareils domestiques, il est possible de placer des détecteurs de CO et/ou de CO2 (différent des détecteurs de fumée), dans ce cas, faire attention à leur emplacement (bien lire les notices d’installation), sinon ils seront inutiles :
- celui de CO2 près du sol,
- celui de CO près du plafond.
Les moteurs à combustion
Une autre source de pollution chimique domestique est liée aux moteurs à combustion, tels que voiture, tondeuse, … qui peuvent émettre outre du CO et du CO2, d’autres composés toxiques.
Un bon entretien est aussi utile pour limiter la pollution chimique et sonore.
Lorsqu’ils sont logés dans un garage relié directement à la maison et aux pièces de vie, leur pollution chimique, gaz et poussières, y arrivent tout naturellement.
À nouveau une bonne aération est importante.
Habitat santé et pollution chimique, appareils domestiques divers
D’autres appareils domestiques génèrent une pollution chimique au sein de la maison. Ce sont bien souvent des appareils électriques, dont la pollution chimique n’est pas leur unique mode de pollution (également électromagnétique par exemple, cf article « La pollution électromagnétique domestique, comment l’éviter chez soi »).
Voici quelques exemples d’appareils domestiques pollueurs courants auxquels on ne pense pas toujours, ils génèrent généralement de l’ozone O3, gaz irritant respiratoire, oculaire et cutané:
- Imprimantes (surtout laser) et photocopieurs (mais aussi d’autres polluants via toner, encres, … poussières, … ==> à manipuler avec précaution, surtout si chaud, …)
- purificateurs d’air (en voilà un qui porte bien mal son nom 😉 )
- les moteurs électriques et transformateurs.
Notons les nombreux appareils électriques et électroniques (et produits) utilisant des composés bromés (retardateurs de flamme) tels que téléphones portables (GSM), ordinateurs, éclairages, … (Interférences avec le système hormonal, trouble du développement).
Mais on peut aussi parler des humidificateurs, qui peuvent apporter plus de soucis que d’en régler, s’ils sont mal utilisés. Il faut en effet éviter une maison trop humide, propice alors aux moisissures, bactéries et acariens (oui, chimie et biologie sont parfois très proches).
Dans cette optique, éviter d’avoir de l’eau stagnante dans ces appareils, et veillez à avoir une hygiène rigoureuse!
Pensons aussi aux divers appareils de purification via un filtre. Ceux-ci ont besoin d’une maintenance régulière, faute de quoi, au lieu de purifier votre eau de boisson, ils la polluent encore plus.
Surtout si vous habitez une vieille maison, vérifiez que votre eau de distribution n’est pas polluée par du plomb (souvent liée à de veilles conduites de plomb).
Habitat santé et pollution chimique, conclusions
Nous voici arrivés aux termes de ces articles sur la pollution chimique au sein de nos habitations.
Nous avons ainsi vu que la pollution chimique domestique pouvait revêtir de multiples aspects et se cacher sous de très nombreuses formes, y compris dans des produits, matériaux ou appareils très courants.
Ses effets peuvent être très divers, avec des conséquences parfois dramatiques, voire mortelles.
Comme toujours, éviter la pollution chimique est plus facile que de la combattre par la suite, et les alternatives sont souvent possibles.
Sinon, bien aérez la maison est un acte clé pour limiter les effets de la pollution chimique (si possible, au moins un quart d’heure matin et soir), même s’il ne l’éradique pas complètement.
Nous en savons maintenant un peu plus pour que notre maison redevienne un habitat santé, une maison bien-être.
À noter que nous avons uniquement aborder la pollution chimique générée au sein de nos maisons, et pas de celle générée en amont ou en aval, pour la fabrication, l’exploitation, le recyclage éventuel ou la « mise en décharge » de tous ces produits ou appareils.
Quelques pistes pour approfondir le sujet de la pollution chimique domestique et de ses alternatives possibles:
Produits d’entretien à faire soi-même
Créez vos cosmétiques bio
Guide cosmétox
Les plantes dépolluantes
Le livre antitoxique
Quelles craintes avez-vous pour votre bien-être ou votre santé en rapport avec la pollution chimique domestique?
Avez-vous d’autres astuces, si oui lesquelles?
Posez vos questions et/ou commentaires ci-dessous.
A bientôt.
Image courtesy of [nirots] / FreeDigitalPhotos.net
Bonsoir Jean-Louis,
encore un article complet. Toutes ces pollutions que tu as décrites dans cette série d’articles font tourner la tête tellement on en trouve partout.
J’en connaissais déjà quelques-unes mais ton article viens compléter mes connaissances.
Je n’ai pas d’autres astuces que celles que tu proposes déjà mais il est grand qu’une prise de conscience générale amène à une réflexion en amont pour proposer des matériaux et des machines moins polluantes.
A bientôt
Nadia
Nadia Articles récents…Huile de millepertuis : fabriquer soi-même son produit réparateur coup de soleil
Hello Nadia,
Tu as très bien résumé la situation, à quand cette prise de conscience, à quand des matériaux, produits et appareils sains pour chacun?
A+
Jean-Louis