Sachant que l’éclairage dans nos habitations est un élément important qui affecte notre bien-être et santé, tentons de voir quels sont les avantages et inconvénients des différents systèmes d’éclairages disponibles sur le marché.
Nous avons vu dans l’article précédent « Éclairage et habitat santé, confort visuel » les caractéristiques qui sont utiles pour ce qui concerne le confort visuel, premier point important pour assurer un certain bien-être.
Dans celui-ci, nous nous focaliserons sur les effets liés à la source d’énergie utilisée pour éclairer nos maisons, bien trop rarement expliqués par les spécialistes de l’éclairage.
Nous avons vu qu’il y a différents types de lumière, et que la lumière peut provenir de différentes sources. D’autre part, elle peut être naturelle, ou artificielle.
Éclairage naturel
La lumière dite naturelle provient du soleil, et son gros avantage, est que non seulement elle est gratuite, mais nous y sommes habitués depuis des millénaires. D’autre part, nous en avons besoin, elle a un effet significatif sur le moral, …
Question éclairage, il est toujours bon de privilégier cette source de lumière bon marché. Il a un impact positif sur l’ambiance dans la maison, et notre humeur. Vous entendez d’ailleurs souvent parler de maisons déprimantes, lugubres, … pour les maisons manquant de lumière naturelle.
Au contraire, pour des maisons remplies de lumière naturelle, les qualificatifs sont plutôt : quelle maison lumineuse, chaleureuse, rayonnante, … !
Il est donc utile de placer les lieux de vie où cet éclairage est facile à mettre en place, et au contraire les chambres à coucher ou salle de bain à l’opposé, au nord.
Prévoir aussi des tentures ou volets afin d’éviter éblouissements et réflexions intempestifs, ainsi que la chaleur pendant les chaudes journées d’été.
Autre avantage non négligeable, en hiver, par de belles journées ensoleillées, cet éclairage naturel va aussi permettre de chauffer la maison gracieusement.
Par contre, son gros désavantage, c’est qu’il n’est disponible qu’en journée, et son efficacité dépend du temps qu’il fait et des saisons. Mais cela, vous l’aviez déjà remarqué depuis longtemps.
Éclairage artificiel, l’électricité
Pour l’éclairage artificiel, les possibilités sont nombreuses et il est de plus en plus difficile de faire la part des choses, entre leur effet d’éclairage à proprement parler, leur consommation énergétique, et malheureusement leur effet sur notre bien-être, et notre santé.
Le temps des bougies est révolu, et l’électricité est généralement l’énergie utilisée pour produire la lumière destinée à l’immense majorité des éclairages de nos maisons. Certes, un bon feu de bois en hiver va créer une ambiance chaleureuse, mais pas un éclairage en tant que tel.
Le type de technologie utilisée pour l’éclairage a un effet sur ces différentes caractéristiques, les plus rentables en consommation électrique étant parfois les plus nocives pour la santé et le bien-être, ou encore présentant des couleurs peu engageantes.
Le but de cet article n’est pas de faire un exposé exhaustif de toutes les possibilités existantes avec leurs caractéristiques, mais de vous rendre conscients des avantages et inconvénients qui sont rarement présentés.
Vous trouverez par ailleurs les détails techniques d’éclairement et de consommation des lampes courantes via ces quelques liens:
Confort visuel (site assez complet sur le sujet avec de nombreuses illustrations)
Code de Bonne Pratique en Eclairage Intérieur
Info – fiches pratiques (résumé succinct)
dossier éclairage intérieur – technique (pour les fans du technique)
Tentons donc de voir, quels sont les avantages et inconvénients de ces technologies sur notre bien-être et santé.
Nous nous limiterons ici aux lampes classiques fonctionnant avec de l’énergie électrique.
Courant continu (DC)
Ce sont principalement des applications fonctionnant en général sur pile ou accu. Ce système est relativement peu utilisé comme éclairage « utile », mais plutôt comme petit éclairage d’appoint spécifique ou de secours.
Ce type d’éclairage ne crée en général pas de problème particulier vis-à-vis de la santé, tant qu’il est utilisé dans ce cadre là.
Il existe aussi des éclairages « généraux » fonctionnant en courant continu, mais alors, suite à la transformation du courant alternatif du réseau en courant continu.
Courant alternatif (AC)
Le courant alternatif est la source énergétique principale pour l’éclairage domestique et professionnel. La tension de base provenant du réseau arrivant dans les maisons est du 230V à 50 Hz en Europe (entre 200 et 240V dans la plupart des pays d’Afrique et d’Asie), ou de 100 à 130V en 60Hz dans la plupart des pays en Amérique.
Le courant continu produit par les panneaux photovoltaïques est transformé en alternatif pour être compatible avec le réseau de distribution.
Beaucoup de luminaires fonctionnement directement sous cette tension de base 230V AC.
D’autres fonctionnent en basse tension, généralement 12 ou 24V. C’est souvent le cas pour une technologie qui a besoin d’une tension très stable que le réseau ne peut garantir. Dans ce cas, est lié à ce dispositif d’éclairage un transformateur et/ou un adaptateur.
Parfois, notamment dans le cas d’ adaptateur, le coutant alternatif, en plus de voir sa tension baisser, peut aussi être transformé en courant continu.
Dans certains cas, celui-ci est indépendant de la lampe, dans d’autres, il peut être intégré à l’ampoule.
Pourquoi parler de ces « subtilités » dans un contexte de bien-être et de santé lié à l’éclairage?
En fait pour deux raisons principales, de sécurité (au sens physique) et de santé.
Effet santé
Dans tous ces cas de figure, il y a au minimum génération de champ électromagnétique (CEM) potentiellement nuisible. Rappelez-vous que le champ électrique (CE) provient d’une différence de potentiel, donc lié à la tension. Le champ magnétique (CM) provient lui de la circulation du courant, donc est fonction du nombre d’ampères nécessaires.
Or ces CEM sont un soucis majeur pour notre santé et bien-être, comme déjà évoqué précédemment, voir à ce sujet l’article La pollution électromagnétique, ses effets sur notre bien-être
Travailler en 230V générera à puissance égale un CE plus grand qu’en 12 ou 24V, alors qu’en basse tension c’est le CM qui sera plus élevé.
Si une bonne partie d’un CE peut être évacué par une prise de terre bien raccordée et < 5 ohms (avec un luminaire conçu pour capter ce CE et l’évacuer via la terre), ce n’est pas le cas du CM.
En résumé, de ce point de vue, il faudra donc toujours veiller à éloigner au maximum les luminaires de son corps, et plus particulièrement de sa tête. Cela est particulièrement important dans le cadre d’un travail de « précision », de lecture ou d’écriture. Attention donc aux lampes de bureau, de chevet, …
Idéalement, une lampe devrait se situer à au moins un mètre de votre corps et de votre tête. Rappelez-vous que même éteintes, de nombreuses lampes sont toujours sous tension (et tout particulièrement ces lampes de bureau et de chevet, qui ne sont que très rarement reliées à la terre et/ou munies d’un interrupteur bipolaire) et que donc elles émettent un CE en permanence.
L’autre soucis potentiel est le transformateur et/ou adapteur qui génère un champ électro-magnétique conséquent. Celui-ci devra donc également se trouver à distance respectable de votre corps. Tenez en compte puisqu’ils sont placés au sol, au mur ou au plafond. Le CM traverse tous les matériaux hormis le mu-métal.
Effet sécurité
Vient ensuite la problématique de la sécurité à proprement parler, surtout avec les basses tensions.
En effet, il faut toujours bien vérifier que votre circuit électrique peut supporter les puissances installées par un ampérage suffisant.
Pour une même puissance, le courant devant alimenter vos luminaires sera nettement plus important en basse tension qu’en 230V. La puissance (W= watt) étant le produit de la tension (V = Volt) et de l’intensité (A = Ampère).
En 230V, pour un éclairage d’une puissance de 100W, le courant sera de 0,43 A, mais en 12V de 8,3 A, soit quasi 20 fois plus important. Veiller donc à éviter les surcharges, car risque de surchauffe, d’incendie, de disjoncter.
Il faut donc que d’une part, votre transformateur et/ou adaptateur soit conçu pour supporter la puissance des toutes ces ampoules sur celui-ci, mais aussi que votre disjoncteur soit calibré pour toutes les lampes (voire autres appareils électriques) qui sont sur le circuit. Dans ces cas de figure, les 16 ampères des disjoncteurs classiques sont vite atteints. Il vous faudra donc avoir un nombre de circuits en suffisance.
Un autre aspect sécuritaire lié à électricité est sa dangerosité en présence d’eau. Le risque d’ électrocution est réel.
Bien veiller à respecter les distances de sécurité, et les normes, avec un circuit particulier, différentiel et disjoncteur adapté pour les « pièces d’eau ».
Je vous propose de faire une petite pause.
Dans le prochain article, notre attention se portera finalement sur les différentes technologies existantes d’éclairage à proprement parler (halogène, fluocompacte, LED), avec leurs avantages et inconvénients.
En attendant cette suite, quelles sont vos expériences de ces types d’éclairages, et de leur effet sur votre bien-être, … ?
Si vous avez des questions que vous voudriez voir aborder dans la suite, allez-y, posez les. Je ferai de mon mieux pour y répondre.
Bonjour Jean-Louis,
Merci pour toutes ces précisions ; je ne savais pas que les lampes trop près de la tête pouvaient avoir un effet nocif.
Je vais y prêter attention.
Que penses-tu des lampes de luminothérapie ?
Pascale
Bonjour Pascale,
Je me suis effectivement rendu compte que beaucoup de personnes sont inconscientes des risques qui sont liés à leur éclairage, ce qui m’a encouragé à écrire cette série d’articles sur le sujet. Combien de personnes se plaignent de maux de tête, de fatigue, … simplement à cause d’un éclairage inadapté.
Concernant la luminothérapie, les technologies utilisées sont aussi variées. Les mêmes règles de prudence vis à vis des CEM classiques s’imposent quand à leur éloignement du corps, de la tête, des yeux (sur pile <=> secteur, …).
Ici un autre paramètre est aussi à prendre en compte, qui est relatif aux longueurs d’ondes émises par ces appareils. Il faut savoir ce que l’on fait, avoir une technologie saine, et l’utiliser à bon escient, juste le temps nécessaire.
Il existe également des lunettes spécifiques, qui n’émettent rien, mais qui filtrent la lumière pour laisser passer une longueur d’onde bien précise, telle du jaune, du vert, … Lunettes à alterner quelques minutes pour couvrir les besoins. Comme pour les lampes, éviter d’en abuser, ce serait contre-productif, et malsain.
Bonne(s) lumière(s) à toi.